Booba

Difficile de raconter l’histoire du rap français sans parler de Booba. Né en 1976 à Boulogne-Billancourt d’un père sénégalais et d’une mère française, Élie Yaffa, de son vrai nom, est l’une des voix incontournables de l’âge d’or du rap hexagonal et un artiste qui a su rester pertinent tout au long de son impressionnante carrière. Booba fait ses débuts en 1994 aux côtés de La Cliqua et de Moda sur la compilation Sortir du tunnel. Très influencé par le rap américain, Mobb Deep en tête, il fonde le groupe Lunatic en compagnie d’Ali et se joint à l’étiquette Beat 2 Boul, qui lui fait une place de choix sur le mixtape Les Lunatic de Cut Killer (1995). Le duo passe ensuite chez Time Bomb et lance en 1996 « Le crime paie », chronique sombre et lucide de la vie de banlieue, puis impose son style dur avec « Les vrais savent » en 1997. Booba et Ali fondent l’étiquette 45 Scientific et font paraître en 2000 Mauvais œil, qui passe à l’histoire comme le premier album de rap indépendant certifié or. En 2002, Booba lance un premier projet solo, Temps mort, et entame une période prolifique où il fonde sa maison de disques, Tallac Records, qui alterne ses albums studio et les mixtapes de la série Autopsie. Il collectionne les disques d’or et, à partir de Ouest Side (2006), multiplie les certifications platine. Passant le plus clair de son temps à Miami, Booba fait parler de lui pour ses nombreuses querelles publiques avec ses collègues, mais c’est grâce à sa plume acérée et à son flow agile qu’il se maintient au sommet de la scène rap française.