The Beaches

Quatre filles qui font du rock & roll avec de l’attitude à revendre, une énergie qui déchaîne les foules et un redoutable sens mélodique : voici The Beaches, qui tirent leur nom du quartier torontois où la plupart des membres ont grandi. C’est avec le brûlot « Blame Brett » (2023) que tout décolle pour le groupe formé dix ans plus tôt dans une école secondaire. Évoquant l’ex de la chanteuse-bassiste Jordan Miller (le meneur de The Glorious Sons, Brett Emmons), la pièce encapsule ce qui fait leur force : un rock rentre-dedans à l’efficacité pop et des paroles personnelles, féministes et assaisonnées d’une touche d’humour. Après cette chanson au succès aussi viral que commercial (elle grimpe au numéro un du Billboard Hot 100 canadien et dans le top 20 du Billboard Alternative Airplay américain), les bonnes nouvelles déboulent : tournée mondiale à guichets fermés, premier passage à l’émission de Jimmy Kimmel… Pourtant, ce qui a précédé ce hit est digne d’attention, et en a attiré beaucoup : leur premier album Late Show (2017) leur a valu le JUNO du groupe révélation de l’année ainsi que des comparaisons avec les Strokes et Dear Rouge. Elles rafleront trois autres JUNO en quelques années, dont deux liés à Blame My Ex (2023), album de rupture parfois queer où s’entrechoquent joyeusement pop garage, indie rock, glam rock et post-punk. Malgré le chagrin, The Beaches célèbrent l’autonomie et une liberté retrouvée sur cette offrande créée et lancée de manière indépendante, en harmonie avec les valeurs qu’elles prônent.